Kamtchatka, avril 1994


Photos: Marc Buscail

texte: Jérome Catz et Anatolie Vlassov ( French, English ).

Riders : Dorianne Vidal, Axel Pauporté, Serge Vitelli, Brett Carpentier,
Jérome Catz

Le Kamtchatka, c'est :

Jérome, Serge, Dorianne, Axel et Brett, sur la plage de sable noir près de Petro-Pavlovsk.

Le klyutcheskaya, 4750, à quelques tour de pales...

Aleksandre Sakaev, Pilote de MI8...

Et une fille en blanc sur de la neige noire...

Dorianne à Moscou, devant un découpeur de papier ambulant...

L'Iconnerie russe...

Notre hôtel à Moscou : sur la Moskva!

Toutes les mêmes!!!!!!!!!!!!!

Départ de Moscou pour Petropavlovsk Kamtchatsky.

Petropavlovsk, neige noire de polution, pub et balcons en bois...

Les boites à lettres des amis qui nous ont recut

Et un repas de bienvenus chez nos hotes!

L'église est quand même doré, même si le coin ne respire pas la richesse.

Petit tour sur la plage, avec un ride possible qui se profile dans le fond...

Tous dans le camion 6x6 à déguster des harengs secs...

Du sommet de la station de Pétropavlovsk, on voit les dômes météo, ça ressemble quand même à des radars non?

Jérome Catz

Jumps au dessus de la ville

Axel Pauporte

Au dessus du port

Serge Vitelli

Brett Carpentier

Jérome

Sur fond de Baie

Nos amis paramotorisés...

Le point de rendez vous avec le 6x6 était l'église... facile!

Et nous y voilà.

Le pope, jeune, mais à vous glacer le sang...

Départ de Pétropavlovsk pour notre 1er camps de Base, au nord.

1 heure 30 d'éllico et 400 km de distance

En commençant par longer la mer

Pour arriver à ce camps pour chasseur... l'été!

A peine l'éllico posé, nos amis locaux se déchainent

Anatolie Vlassov en plein essaie de sa nouvelle planche!

Posé dans la neige comme dans du beure, plus de roues.

Une cible possible : le volcan Avachinsky 2751 mètres.

Axel, drop

Serge sous l'oeil d'un paramoteur

Dorianne

Retour au camp, et teste de source d'eau chaude

Sasha, notre cuisto à l'oeuvre... Klobassa!

Avant une nouvelle journée de dépose.

Le sommet du volcan Kizimen 2485.

Serge et Axel

Axel Pauporte, toujours pret pour un drop.

Jérome Catz au dessus de la vallée

Axel

Dorianne Vidal, sur une neige crystalisée par le vent.

Jérome

Brett Carpentier

Et retour à la case départ.

Dorianne au départ du Volcan Mutnouskiy

Jérome et Dorainne vers le centre du cratère et ses fumeroles

Paul Vesin, organisateur, vers le centre du Mutnouskiy

Serge s'apprète à garder son soufle!

Le centre du volcan, il parrait que ça peut pêter n'importe quand!

Axel, une fois passé le cratère...

Nous avons put nous arrêter sur le camp du Karymsky (1536 m) au retour...

Axel et Serge, trace blanches sur neige noire...

Jérome, au son du canon

Brett, premier ride sur neige cendrée.

Brett et Dorianne, Free surf team!

Jérome, au milieu du gris.

Sergeï Vitelli

Le volcan Goreliy 5 cratères, survolé pendant le retour à Pétropavlovsk.

Le Koryaksky 3456 mètres.

Radnikovaia, base sud du team des glaciologues. Piscine chauffée, comme toute la base, par les sources d'eau chaude souterraines.

Serge vitellisant devant le batiment principal de Radnikovaïa.

Jérome de retour au camp.

Les volcans Kamen et Bezimianiy.

Jérome, enjoy the ride.

Quand Serge cherche de petits couloirs, il les trouve!!!

Brett Carpentier, cruising...

Sergeï Kalabukov, En retour vers la base plus vite que nous!

Manu, notre docteur et Anatolie, Organisateur en chef!

Petite photo comémorative à Radnikovaïa, les algecos au fond sont les chambres...

Un petit souvenir???


Le volcan en éruption lâche son gros nuage noir, la détonation qui accompagne la fumée fait trembler tout le monde, le photographe et les cameramen sont en place.
Le "BOOM!" donne le départ et le snowboarder s'élance pour sauter... Les courbes qui suivent la réception sont blanches, blanches sur une neige noire, paysage magique et plutôt inhabituel!

 


Le Kamtchatka, péninsule de l'Est sibérien tombant sur le Japon, est la région volcanique la plus active du monde! Outre les 160 volcans, les montagnes se suivent à perte de vue et les 5 mètres de neige tassée qui les recouvrent font de cette partie de la Russie le rêve de tout snowboarder, tant soit peu qu'il ait un hélico sous la main.
(ça tombe bien, notre MI 8, avec ses deux turbines, tourne rond!).Revenons au départ : RDV à Roissy un mercredi matin, pour un voyage de 19 jours. Anatoli, Paul et Franck sont les trois organisateurs du projet Kamtchatka, projet qu'ils ont monté de toute pièce pour valider leur deuxième année d'école de commerce (l'ISG Paris), et qui consiste à faire voyager toute une équipe de snowboarders, cameramen, photographe, médecin et skydivers dans une des régions les plus sauvages de la grande Russie! Nous sommes cinq snowboarders : Serge vitelli, Axel Pauporté, Brett Carpentier, Mlle Doriane Vidal et votre narrateur. Jim l'américain et François assurent les images à la caméra et Marc les photos. Manu, le médecin de l'équipe, a pour charge de soigner les bobos du team mais surtout de tester sur nous un médicament (le Tanakan) pour soigner le mal des montagnes. Nous avons droit à 20 kg de bagages en soute, si on considère qu'un snowboard avec ses fix et une paire de boots pèse 6 kg (sachant que la plupart d'entre nous avaient deux boards) il ne reste plus beaucoup de place pour les affaires nécessaires à 14 jours de trip dans les bases kamtchatkiennes! Du coup les bagages à main devaient peser au moins 15 kg chacun.
On ne m'avait pas menti, les avions de l'Aeroflot sont remarquables quant au charme des hôtesses, ce qui nous donnent un avant goût de la beauté des filles russes. Nous arrivons le soir même à Moscou, et la douane nous confisque toutes nos radios! La bureaucratie a encore frappé, personne ne sait pourquoi c'est interdit mais c'est comme ça, et nous entrons en ex-URSS sans moyen de communication : ça va être pratique, surtout avec l'hélico... Deux minibus nous attendent pour nous emmener à notre hôtel, à 20 mn du centre en métro. L'hôtel est plutôt original puisque c'est un bateau, amarré sur les berges de la Moscvarika, rivière qui traverse la capitale. A peine les affaires déposées dans nos chambres, nous partons visiter la ville. Le métro est superbe, tout en bois et en laiton, et les stations en marbre feraient honte à notre célèbre métropolitain! Trois arrêts après que nous soyons monté, un russe rentre dans notre rame, nous toise d'un oeil critique, s'aperçoit que nous sommes étrangers, s'assied et sort une bouteille de vodka et des bières de son sac pour boire avec nous! C'est la fête qui commence, et nous nous quittons en apprenant que tous les russes sont aussi gentils que lui, et que les salopards sont les politiques et les mafieux! Nous sortons dans le froid, il est 22 heures, la ville est déserte et, après 3 minutes de marche, nous débouchons sur la Place Rouge! Effectivement elle est rouge... le Kremlin nous souhaite la bienvenue. Petit tour devant le mausolée de Lénine et retour dans la rue : il fait un froid de canard, et les seules personnes que nous croisons, sont les groupes de prostituées qui attendent les voitures avec deux ou trois hommes à l'intérieur. Une maquerelle de 18 ans en survêtement manage tout ça, et les filles se précipitent dans les passages souterrains dès qu'apparaît une voiture de flics qui vient prélever sa "dîme" ou son bakchich. Nous laissons passer le dernier métro en savourant des saucisses à la moutarde brûlantes, et nous rentrons en taxi.
Il règne dans l'aéroport de Moscou une ambiance de préparatifs, tous les passagers pour le Kamtchatka strappent leurs sacs et autres cartons, de scotch d'emballage, certains jusqu'à ce que seules les poignées restent visibles. Croyant à une coutume locale, nous imitons nos collègues voyageurs russes et finissons les deux rouleaux de scotch de Serge... A cause des négociations pour le prix de nos kilos supplémentaires nous faisons attendre l'avion d'Orient Avia, une des compagnies intérieures les plus sûres, dont les avions sont neufs et ont l'air bien entretenus. C'est une compagnie intérieure, mais qui connecte directement Moscou avec le Kamtchatka, ce qui représente 3 fois la distance Paris-Moscou. Les avions neufs, ce n'est pas du luxe quand on sait qu'il y a en moyenne un crash par semaine sur les vols intérieurs en Russie ( même si 75% des crashs concernent les avions de transport, ça fait beaucoup!). 9 heures de vol plus tard et le lendemain, nous nous posons à Petropalvovsk - Kamtchatsky. La ville porte le nom des deux bateaux qui ont découvert la presqu'île du Kamtchatka : le St Pierre et le St Paul, les deux galions sont d'ailleurs l'emblème de la ville. Deux amis d'Anatoli nous attendent avec un énorme camion 6x6 militaire (4x4 c'est pas assez pour ici!), pour nous emmener à la base d'hélico. Ces deux personnes sont Volodia et Alexander, deux guides alpinistes et vulcanologues du Kamtchatka. Volodia s'était déjà occupé d'une expé américaine ici avec Mike Jacoby en 93. Nous voilà à pied d'oeuvre, c'est-à-dire devant l'énorme MI 8, posé dans la boue avec ses 5 pâles et son réservoir supplémentaire à l'intérieur contenant 3000 litres de carburant... Nous chargeons toutes nos affaires, la bouffe de 5 jours pour 25 personnes et nous nous entassons dans l'appareil; 5 snowboarders, 2 cameramen, 1 photographe, 1 médecin, 3 organisateurs, 3 parapentistes, 2 guides, Max le premier snowboarder du Kamtchatka, Vladimir le pote d'Anatoli qui est à la base du projet, Vitaliy le baroudeur commerçant du Kamtchatka et 3 personnes pour la cuisine. Avec les pilotes, nous sommes 26. Si on se crash, ça fera du bruit! Après les essais de décollage, nous partons à la base Tumraki, située à 350 km au nord de Pétropavlovsk, une heure et demi de vol tout au plus. Tout le monde est un peu tendu, surtout Marc et Serge qui connaissent déjà ce type d'engin et qui trouvent notre décollage un peu "limite...". A peine nous sommes-nous envolés, tous les hublots sont ouverts, et nous rivons nos yeux sur le paysage merveilleux qui se dévoile sous l'hélico : les deux volcans qui surplombent la ville sont une frontière entre la civilisation et l'étendue sauvage et montagneuse qu'est le Kamtchatka! Une fois dépassé ces deux gardiens fumants nous ne sommes plus que dans un rêve blanc, constitué de montagnes à perte de vue, de petites vallées avec leur rivières bleues très sinueuses, d'arbres nus et de plusieurs volcans se détachant à l'horizon. Toutes les pentes sont plus belles les unes que les autres et je suis sûr que chacun de nous repérait les lignes possibles de chaque montagne survolée! Avec un tel paysage sous les yeux, le voyage est passé plutôt rapidement, et nous avons été surpris de voir l'hélico descendre vers un petit groupe de maisonnettes perdues au milieu de nulle part. Atterrissage en douceur entre quatre rondins de bois, nous sautons dans la neige une fois le rotor arrêté; il faut dire que l'hélico étant enfoncé dans la neige, les pâles sont beaucoup plus basses, et le rotor de queue peut vous refaire la raie nickel si vous dépassez le mètre soixante dix! Le ciel s'est couvert depuis peu mais il fait encore assez clair, nous sommes près du pôle et les journées commencent à être longues. Nous squattons deux des quatre petits chalets et, vu la température ambiante, notre premier souci est de mettre en route le poêle à bois! Le temps de remplacer une vitre cassée, de déplier le sac de couchage et de monter les boards, la nuit est tombée, il est 22 heures, le repas est prêt et nous nous retrouvons tous dans le grand chalet qui fait office de salle à manger. C'est notre premier repas traditionnel : saumon fumé et séché, bortsch (soupe au choux et à l'oignon), pommes de terre, fromage, oeufs de saumon, citron, pain noir et bien sur la bouteille de vodka de bienvenue...
Le réveil est un peu dur mais la température dans le chalet nous motive pour accélérer le mouvement, comme on ne voit rien à travers la vitre car la couche de glace qui est dessus (à l'intérieur bien sûr!) est trop épaisse nous sortons donc découvrir le paysage alentour. Le Kizimin se dresse en face de nous, une ligne de fumée blanche s'échappe de son flanc droit pour nous rappeler que ce volcan est toujours en activité... et d'une beauté majestueuse. Le petit déjeuner ressemble étrangement au dîner de la veille, nous avons du miel en plus et le bortsch en moins, mais tout le reste y est! Au moins c'est calorique. Pendant qu'Anatoli, Franck et Paul posent les stickers sur l'hélico, nous vérifions notre matériel, traînons un peu et finissons par partir en ballade, raquettes aux pieds et snowboard dans le sac. Première journée d'acclimatation, on teste la neige en montant sur une petite crête et en descendant un vallon qui n'avait pas dû être snowboardé souvent... Descente et poursuite dans les arbustes, chacun s'aide en faisant la trace à tour de rôle, et, au moment où nous arrivons sur le faux plat dans la forêt, les deux motoneiges de la base arrivent pour nous faire la trace puis, une fois sur le plat, nos sauveurs nous passent de longues cordes pour nous traîner jusqu'au camp! Nous allons directement dans le meilleur coin de la base : les sources naturelles d'eau chaude qui viennent alimenter les deux bassins des "bains". L'eau est à 40°, il commence à neiger et nous regardons le soleil descendre doucement vers l'horizon...
Il fait beau, nous avalons notre petit dej. et sautons dans l'hélico. Deux rotations sont nécessaires pour poser tout le monde en haut du Kizimin à 2470 mètres d'altitude, et nous regardons nos trois parachutistes sauter sur le chemin du retour. Le sommet de ce volcan est entièrement sculpté par le vent, la neige est excellente et la vue pas trop mal... Le bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles ou la chapka sont obligatoires, car l'altitude et le petit vent frais nous rappellent que la Sibérie n'est pas loin. Première vraie descente au Kamtchatka, les guides nous feront passer juste au dessus de l'endroit d'où s'échappent les fumerolles, histoire de sentir un peu le soufre, petit goût d'enfer garanti! Retour à la base, bain, coucher de soleil, bouffe et dodo. Demain, nous montons à 4100 mètres passer 6 heures sur un plateau pour tester le Tanakan, ce fameux médicament qui devrait nous faire oublier le mal de crâne quasi obligatoire pour toute personne catapultée d'un coup (d'hélico) à cette altitude. A peine déposés, nous montons au sommet de l'énorme colline qui fait face au Klyutcheskaya, le plus haut volcan d'Europe et d'Asie : 4750 mètres! Nous organisons un petit camp pour nous mettre à l'abri du vent, vent qui doit faire chuter la température à -20° au moins. Serge a sur lui un indicateur de température extra sensible : son oreille! Comme elle a gelé pendant ces 6 heures, c'est qu'il faisait une température à geler une oreille de Vitelli, donc super froid. Le médicament a l'air de marcher, sauf pour François et Franck qui feront les 3000 mètres de descente d'une manière plutôt pénible avec un bon mal de crâne en prime. Petite frayeur avec l'hélico qui n'est pas au point de rendez-vous, et nous attendons une heure et demi qu'il daigne bien se montrer, sans oublier de faire un premier passage à 500 mètres du point de rencontre sans nous voir... Jamais été aussi content de monter dans un hélico! Ce soir-là, les bains nous ont paru particulièrement bons, chauds et doux.
Nous partons pour Pétropavlovsk le lendemain matin, mais nous dévions un peu notre itinéraire pour passer voir le Karimsky, volcan en éruption qui s'est mis en activité il y a trois mois, et qui continue de cracher ses nuages de cendres qui vont se déposer à 50 km à la ronde. Nous nous posons près d'une maison habitée par des vulcanologues, deux autres hélicos sont déjà sur place, la neige est grise... L'ambiance est lunaire, nous sentons les particules de carbone se déposer sur nos vêtements qui perdent peu à peu leurs couleurs. Le paysage est trop fantastique, tant pis pour les semelles de nos boards, nous partons voir si cette neige noire glisse. C'est comme faire du snow dans un paysage en négatif de photo, ou d'être sur une autre planète, surtout avec les détonations puissantes qui nous rappellent que la terre est vivante et qu'elle peut nous ensevelir à tout moment... mais pour ça, nous faisons confiance à nos guides! Après une bonne heure de ride (ça glisse!) dans cette ambiance rendue métallique par la réflexion du soleil sur la glace grise qui nous entoure, nous repartons vers la ville, mais sans oublier de faire trois tours au dessus du cratère pour voir de gros blocs de pierre ou de lave être projetés à chaque détonation.
De retour à la base nous fonçons à l'hôtel, histoire de faire sécher les affaires et de dormir au chaud. Anatoli est confronté à un petit imprévu : le KGB est à notre recherche! Nous ne nous sommes pas fait enregistrer pour aller à la base nord, et le patron de l'hôtel de la base nous a dénoncé car il n'a pas eu son bakchich... Problèmes! Nous restons à Pétropavlovsk pour deux jours et, pendant qu'Anatoli règle ces problèmes sans lesquels la Russie ne serait plus elle-même, nous partons visiter la ville, les quelques pentes snowboardables qui surplombent la baie dans laquelle quelques sous-marins nucléaires pourrissent, et une petite église orthodoxe tenue par deux énergumènes fantasques, et par un Pope d'une trentaine d'années qu'il ne vaudrait mieux pas croiser seul dans la nuit! Le plus drôle, est que nous sommes allés voir l'océan, et c'est la première fois qu'on a presque dû mettre les chaînes pour aller à la plage! Mais le sable noir, les vagues surfables (mais l'eau à 5°), le soleil et les montagnes blanches se jetant dans l'océan valaient quand même le coup. Nous dormons les deux autres nuits chez nos guides, qui sont devenus des amis plutôt que des guides, leur gentillesse est fantastique. Après ces deux jours de repos, nous partons à la base Rodnikovaia en passant au dessus de la ville militaire de 150 000 habitants qui est en face de Pétropavlovsk, de l'autre coté de la baie : à part deux sous-marins au milieu d'une petite baie cachée, on ne voit rien, tout est camouflé à la perfection, et nous passons cette ville souterraine à peine devinée. L'hélico descend après 20 minutes de vol, la base sud est là, à 100 km de toute civilisation! Nous sommes sur l'emplacement du camp d'exploitation d'une mine d'or. Les chercheurs russes ont fait tous les travaux d'approche et de mise en exploitation, la mine est creusée, un forage de 150 mètres de profondeur a été effectué pour trouver de l'eau suffisamment chaude qui permette de chauffer le camp, mais les changements politiques de ces dernières années ont fait que la mine n'a jamais été exploitée! L'installation de la base a donc été facilitée, mais Volodia et son club ont tout fait, de la pose des baraquements sur pilotis à l'élaboration de tout le système de chauffage, en passant par la construction du réfectoire et de la maison commune toute en bois, avec table de ping-pong, piano et batterie : le rêve! Il y a aussi deux bains ou plutôt, un petit bain couvert au milieu des baraquements et une piscine découverte, un peu à l'écart du camp, exactement à 62 pas "pied-nus-dans-la-neige" de la fin des escaliers en bois! Toute glissade lors de la course d'aller ou de retour vers la piscine se transformant en un choc thermique quasi mortel et déjà difficilement supporté par nos pauvres pieds, nous avons battu des records de vitesse et d'équilibre lors de nos déplacement thermaux! Mais c'est quand même cool de se baigner entre quatre murs de neige en regardant le para-moteur de nos amis russes décrire ses courbes devant les pentes rosées par un soleil couchant...
Dépose le deuxième jour sur un des sommets qui dominent la base, on voit la mer au loin, il y a des traces d'ours au sommet et nous chaussons illico pour pouvoir s'échapper rapidement au cas où... Descente sur la base en douceur, entre les corniches et les arbres, qui font de ce terrain un des plus beaux et des plus adaptés au snowboard qu'il nous ait été donné de découvrir jusqu'à maintenant. La météo annonce du mauvais temps et l'hélico rentre à la base en nous promettant d'être là pour le 1er mai, fête du travail, et rendez-vous avec d'autres russes du club de la base... Nous passons les trois jours suivant à faire un grand tournoi de ping-pong, des concerts piano batterie au plus grand désespoir de tous, à bouquiner, à visiter la mine (dans laquelle il doit faire 60° au moins!), à regarder Brett creuser un gros quater et à le rider, à faire des petites ballades en raquette et à se baigner. Enfin l'hélico est de retour, et nous ramène 25 membres du club, hommes, femmes et enfants, tous amoureux de la montagne et sacrés fêtards. Petite prise de contact pendant la journée, grand repas généreusement arrosé de toutes sortes de vodka et de bières, et grosse fête avec la sono à donf, les disques d'Axel, et quelques groupes de punk russe comme Grajdanskaia Abarona (Défence Civile) et Volasatoie Steklo (La Vitre Poilue) vraiment bons. Tout le monde se couche très tard, Serge est déçu car l'entrée de la mine était fermée à clef, et qu'à 4 heures du mat, complètement bourré, c'est pas cool... Le réveil est donc plus que difficile, mais nous arrivons quand même à décoller à 10 heures pour le volcan Mutnovsky, qui offre aussi le plus grand cratère d'Europe et d'Asie. L'ambiance de la descente est étrange, la neige est excellente mais nous allons droit sur le centre du cratère d'où sortent des fumerolles de soufre; on ne distingue pas d'échappatoire, on a l'impression de descendre dans un cirque totalement fermé avec un petit glacier bleu et des pentes jaunes (de dépôt de soufre) pour seule compagnie. Le goulet de sortie est en fait derrière les colonnes de vapeur, et nous passons le plus vite possible ce passage à l'odeur asphyxiante pour nous retrouver devant les sources bouillonnantes à 400° d'où s'échappent ces belles fumées odorantes. Heureusement, le vent est avec nous. Retour à l'hélico qui nous fait faire une micro dépose près du cratère Gareliy pour voir les parachutistes se poser à l'intérieur de ce cratère et nous rentrons à la base pour préparer nos affaires. Nous rentrons ce soir à Pétropavlovsk et décollons pour Moscou le lendemain mais nous gardons néanmoins nos affaires de snow pour pouvoir faire une dernière dépose sur les pentes qui tombent directement dans l'océan. Le soleil se rapproche de l'horizon, la baie Veluckinskaia prend des couleurs de feu, les pentes rougissent et nous descendons droit sur l'hélico qui attend sur une petite plage au pied des montagnes.
Moscou nous paraît changée, il fait plus chaud, il n'y a plus de neige et il y a beaucoup plus de monde dans la rue. On dirait que les gens se sont réveillés! Anatoli nous amène au marché où l'on peut trouver toutes les sortes de chapkas, icônes, poupées et uniformes de l'armée rouge et où il ne fait pas bon pisser dans les terrains vagues : il n'y a pas de toilettes mais les flics véreux vous attendent au tournant. Une petite incartade du style me coûtera une amende qui aura commencé à 50 Fr et finira à 200 en étant monté à 500 Fr, les collègues ayant été obligé d'intervenir. Mais bon, il faut bien que la police vive, même si c'est de cette façon, ça ne nous aura pas empêché de trouver un peu de caviar et de la bonne vodka!
CONCLUSION
Pays d'extrême, des températures à la beauté des paysages, de la gentillesse des habitants aux problèmes en tout genres, de la taille du pays à l'impossibilité de trouver quoi que ce soit sans un guide compétent, la Russie reste un petit continent bien particulier où tout est différent, et c'est ce qui aura fait de ce voyage, un des plus beaux qui soit!
Encadré
Sakaev le pilote : honnête et très compétent avec ses 18 000 heures de vols. Le prix de l'heure à néanmoins augmenté de 150 $ 15 jours avant notre arrivée!
Volodia Chevstov, guide et vulcanologue : marginal et plus intéressé que par les volcans, la montagne et son club. Il se désintéresse complètement de la politique.
Vitali : Commerçant, pêcheur et chasseur, il dirige un petit shop de matériel de montagne et d'alpinisme, Mr Système D! "L'important c'est la parole", il lui manque la dernière phalange du petit doigt...
En règle générale on peut dire qu'en Russie les sentiments prônent sur le côté matérialiste des choses.
Encadré
Andreï Makin : "Pour les gens de Vladivostok il y a trois choses : la taïga, l'or et les goulags; pour les gens du Kamtchatka il y a l'océan, le caviar et les bases de sous marins nucléaires!
Remerciement
Beaufour IPSEN, Aéroflot, Orient Avia, Freesurf, A snowboard, Gotcha, Quiksilver, Stimorol Russie, ICOM, Arnette, Switch, Deuter Virus.
Feuille de route
Il y a 12 heures de décalage horaire entre la France et le Kamtchatka. 3 entre Paris et Moscou pour un vol de 3 heures et demi et 9 entre Moscou et Pétropavlovsk pour 9 heures de vol direct avec Orient Avia. Personne ne parlant anglais sur place, un guide est donc indispensable : Anatoli Vlassov à Paris au (1) 45 05 18 89 / Fax : (1) 53 70 70 00

 

 

Translation: Lyndsay Macadam

KamtchatkaThe erupting volcano throws up a huge cloud of black smoke, accompanied by an explosion that makes everyone shake. The photographer and cameramen are in place. The earth-shattering "BOOM!" gives the signal for departure, and the snowboarder launches himself forward, into his jump. The turns that he carves in the snow when he lands are white, white on black snow - it's a pretty unusual, magical landscape!
Kamtchatka, an east-Siberian peninsula which reaches down towards Japan, is the most active volcanic region in the world! As well as its 160 volcanoes, there are mountains stretching as far as the eye can see, and the 5 metres of snow that are packed on them make this part of Russia every snowboarder's dream, especially if there happens to be a helicopter around (and handily enough, our MI 8 with its two big engines is standing by !).
Let's go back to the beginning. Rendez-vous in Roissy airport in Paris one Wednesday morning for the start of what was to be a 19-day journey. The three guys that organised this Kamtchatka project are Anatoli, Paul and Franck, who have set up the entire trip as part of the second year of their business course at the ISG school of commerce in Paris. The trip consists of taking a whole team of snowboarders, cameramen, photographers, doctors and skydivers to one of the wildest regions in Russia! We are 5 boarders in all: Serge Vitelli, Axel Pauporté, Brett Carpentier, Miss Doriane Vidale, and me, your narrator. Jim the American and François are in charge of providing our moving pictures, and Marc is looking after the stills. Manu, the doctor of the team, is responsible for treating all our little cuts and bruises, but he's really here to try out a new drug called Tanakan, which is supposed to prevent altitude sickness. We're each allowed 20kg of baggage in the hold which, if you consider that a snowboard, bindings and a pair of boots weighs 6kg, (and most of us have two boards) doesn't really leave us with a lot of space for the rest of the stuff we'll need for a two week trip around the Kamtchatkian bases. We must have ended up with at least 15kg of hand luggage each!
Everything that I'd been told had been the truth, the Aeroflot planes made a big impression due to the hostess' natural charm, which gave us a first taste of the beauty of the Russian women. We got to Russia that same evening, and customs confiscated all our radios. Bureaucracy strikes again - no one knows why it's forbidden but that's the way it is, so we enter the ex-USSR with absolutely no means of communication, which is going to be really practical, especially with the helicopter and all...Two minibuses were waiting to take us to our hotel, which lay twenty minutes from the centre of Moscow by subway. The hotel was pretty mad - it was a boat, moored on the banks of the Moscvarika river which runs through the centre of the capital. We dumped our belongings in our rooms and shot off to visit the city. The subway was amazing, it was all made out of wood and brass, with marbled stations which put the famous Paris Metro to shame. Three stops after we'd got on the train, a Russian guy got onto our carriage and, after eyeing us up and down and realising we were foreign, proceeded to sit down and get out a Bootle of vodka and some beers to have a drink with us! The party started there, and by the time we left, we'd learnt that all Russians are as nice as this one was - it's just the politicians and the Mafiosos that are corrupt bastards! At 10pm we came out of the subway and into the cold night air, the town was deserted, and after just a few minutes walk we came out into Red Square! And it is actually red...and there was the Kremlin, welcoming us to Russia. We had a quick look at Lenin's mausoleum and then went back out into the streets - it was totally freezing and the only people we passed were clusters of prostitutes who hung about waiting on cars filled with groups of men. Their 18-year-old, tracksuit-clad madam managed the whole affair, making sure that the girls ran off to hide in nearby underground tunnels as soon as a police car came by to collect his dime , or backhander. We let the last subway train leave without us as we savoured our hot, mustardy sausages, and then we went home by taxi.
An atmosphere of preparation reigned in the airport as all the passengers for Kamtchatka wrapped up their various bags and boxes in packing tape - some to the extent that all you could see were the handles sticking out. Believing that this was some sort of local custom, we copied our fellow Russian travellers and finished off Serge's two rolls of tape...We made the Orient Avia plane we were due to take wait for us whilst we negotiated the price for our excess baggage weight. Orient Avia are one of Russia's safest domestic airlines, their planes are new and seem to be in relatively good condition. It's a domestic company, but they fly direct from Moscow to Kamtchatka, a journey which is three times longer than the one from Paris to Moscow. It's not very comforting to know that there's at least at least one crash a week on internal flights in Russia (which is still a lot, even if 75% of crashes involve goods planes). The next day, after a nine hour flight, we arrived in Petropavlovsk-Kamtchatsky. The town is named after the two boats which discovered the Kamtchatka peninsula: two galleons called the St Peter and the St Paul which are in fact the town's emblem. Two of Anatoli's friends were waiting to take us to the helicopter base in a huge 6x6 military truck (4x4 just isn't enough around here!).His friends were Volodia and Alexander, two vulcanologist mountaineers from Kamtchatka. Volodia had already looked after an American expedition here with Mike Jacoby in 1993. So there we were ready to get down to work, in other words ready to get into the gigantic MI 8 which stood in the mud before us with its five enormous blades and an extra fuel tank inside containing 3000 litres of gas. We loaded up our gear, along with enough food for 25 people for 5 days, and we all piled in; 5 snowboarders, 2 cameramen, 1 photographer, 3 organisers, 3 paragliders, 2 guides, Kamtchatka's first snowboarder Max, Anatoli's friend Vladimir who is the root of the whole project, Kamtchatka's wandering salesman Vitaliy, 3 cooks, and the pilots made 26 people in all. We'd have made some mess if we'd crashed! After a few trail take-offs, we left for the Tumraki base which is situated 350km to the north of Petropavlovsk, an hour and a half's flight away at the most. Everyone was a bit tense, especially Marc and Serge who are already familiar with this type of aircraft and found the take-off a bit dodgy...No sooner had we left the ground than we threw the windows open and fixed our eyes on the fabulous landscape that was unfolding beneath the helicopter: the two volcanoes that overhung the town formed a sort of frontier between civilisation and the wild, mountainous expanse that is Kamtchatka. Once we were part these two smoking sentinels, we found ourselves in a mad white dream made up of endless mountains and little valleys with winding blue rivers, bare trees and numerous volcanoes rising up from the horizon. Each slope was more beautiful than the last, and I'm sure that every one of us was checking out the best lines down each mountain that we flew over! With such amazing scenery before our eyes, the journey went by pretty quickly, and we were surprised to see the helicopter go down towards a little group of bungalows lost in the middle of nowhere. We had a smooth landing between four wooden logs and we jumped out into the snow the minute the rotor stopped turning; the helicopter was sunk into the snow and the blades and the rotor on the tail were much lower than usual - just the right height to give you a perfect centre parting if you measure more than about 5'7"! The sky had just clouded over but it was still quite light, we're not so far from the north pole up here and the days are starting to get pretty long. We were crashing in two of the four little chalets, and considering the somewhat ambient temperature, our first concern was to get the wood stove lit. By the time we'd replaced a broken window pane, unfolded our sleeping bags and put our bindings back on our boards it was 10pm, dinner was ready and we all got together in the big chalet that was serving as a communal dining room. It was our first traditional meal: smoked, dried salmon, bortsch (onion and cabbage soup), potatoes, cheese, salmon eggs, lemon, black bread and, of course, the welcoming bottle of vodka...
Waking up was pretty hard but the freezing temperature in the chalet got us moving pretty quick. You couldn't see out of the window because the layer of ice (on the inside of it!) was too thick, so we had to go outside in order to see what was out there. Kizimin stood tall in front of us, a line of white smoke escaping from its right flank, just to prove to us that this huge volcano is still well and truly active, and in such beautifully majestic style. Breakfast was surprisingly similar to the previous night's dinner, plus honey and minus the bortsch, but all the rest was there. At least it was calorific, and whilst Anatoli, Franck and Paul plastered stickers all over the helicopter, we checked over our gear, hung about a bit, and ended up going off for a walk, snowshoes strapped to our feet and boards strapped to our backs. It was our first day so we decided to acclimatise ourselves and check out the snow by going up onto a nearby ridge and down into a little valley that can't have been snowboarded very often. We followed one another down through the bushes, all helping each other by taking turns to make the track, and when we arrived in the forest the two snow scooters from the base showed up and made the trail for us, and once we'd arrived on the flat ground, our saviours passed us out some long ropes and towed us back to the camp! We went straight to the best spot in the camp: natural hot water springs which fill up the two basins which form our baths. The water was at about 40 degrees and it was starting to snow as we watched the sun slip slowly down towards the horizon...
The weather was fine, we swallowed our breakfast and jumped in the chopper. We had to make two trips to get everyone up to the top of Kimizin, which stands at an altitude of 2470 metres, and then we all watched our three parachutists jump out on their way back. The summit of the volcano was totally sculpted by the wind, the snow was excellent, and the view wasn't too bad either...A chapka , or at least a woolly hat pulled right down over your ears were obligatory up here where the altitude and the cold wind remind you that Siberia is not so far away. For our first real run in Kamtchatka, our guides took us down past the place where the wisps of smoke and gas seeped out of the volcano just to catch a smell of the sulphur - a little taste of hell guaranteed! Then it was time to go back to the base for a bath, sunset, some food, and a lot of sleep! Tomorrow we're going to spend six hours on a plateau that's 4100 metres up, to test Tanakan, the famous drug that's supposed to prevent us getting the terrible headache that is basically obligatory for anyone who is chucked straight out a helicopter at this altitude. As soon as we'd been dropped off, we climbed up a bit to the summit of a huge hill that stands opposite Klyutcheskaya, which at 4750 metres is the highest volcano anywhere in Europe or Asia! We sorted out a little encampment to shelter us from the wind which must have been bringing the temperature down to at least minus twenty degrees. Serge's got an extremely sensitive temperature gauge on him - his ear! Since it froze during these six hours, we know that the temperature was exactly cold enough to freeze Vitteli's ear - pretty damn cold basically!! The medicine seemed to be working for everyone except poor Franck and François, who had a hard time getting back down the 3000 metre run with a raging headache. We got a bit of a scare when the helicopter didn't turn up on time to meet us and we had to wait for an hour and a half until it decided to appear, after having gone by once already 500 metres to the left of our pick-up point, without seeing us! I have never been so happy to get into a helicopter in my entire life! That night our baths seemed especially hot, soothing and lovely!
The next morning we left for Petropavlovsk, changing our itinerary slightly to go past Karimsky, an active volcano which started erupting three months ago and hasn't stopped crashing out clouds of ash for 50km all around ever since. We put down near a house which was inhabited by a team of vulcanologists, there were already two helicopters there, and all the snow was grey...There was a mad sort of lunar atmosphere to the place, and we could feel particles of carbon constantly landing on our clothes, which gradually lost all their colour. The landscape was totally fantastic - tough shit for the bases of our boards, we were off to see if this black snow slides. It was like boarding in photographic negative, or being on another planet, especially with all the powerful explosions which reminded us that the earth was well and truly alive and could swallow us up at any moment...we had to rely on our guides for that one! After a good hour's ride (it sure does slide!) in this bizarre atmosphere that was made almost metallic by the reflection of the sun on the grey ice which surrounded us, we left for the town, without forgetting to go around three times above the crater on the way, to see the huge blocks of stone and lava being thrown into the air with each explosion.
Back at the base we made straight for a hotel - it was time to dry off our stuff and sleep somewhere warm for once. Anatoli had a little unexpected problem to solve - the KGB were looking for us because we hadn't registered to go to the north base, and the owner of the hotel had turned us in because he hadn't had his backchich ...Problems! We stayed in Petropavlovsk for two days, and whilst Anatoli sorted out these problems, which make Russia what it is, we went off to visit the town, the few boardable slopes which overhang the bay in which a few nuclear submarines were lying rotting away, and a little orthodox church run by two completely bizarre characters and a thirty-something year-old priest who you wouldn't like to bump into alone on a dark night! But the funniest thing was when we went to see the ocean - it was the first time that we'd almost had to put snow chains on to get to the beach! It was worth the effort though, to see the black sand, some perfectly surfable waves (even though the water temperature was only about five degrees!), and the reflection of the sun and the white mountains in the sea. We slept at our guides' place for another two nights, they'd really become friends more than guides by now, they were amazingly sound guys. After these two days of rest, we left for the Rodnikovaia base, passing above the 150 000 inhabitant-strong military town which lies opposite Petropavlovsk on the other side of the bay: apart from two submarines sitting in the middle of a little concealed bay, you couldn't see a thing, everything was perfectly camouflaged, and we passed by this underground town almost without noticing it. The helicopter landed after a twenty minute flight and there lay the south base - 100km from civilisation! We were on the site of a gold mining development. Russian research workers had come in and set the site up ready to run. The mine had been dug and they'd drilled down to a depth of 150 metres to find enough hot water to heat the camp, but the political changes of the past few years mean that the mine has never been put into operation. The preliminary work on the base had therefore been made easier, but Volodia and his club had basically done everything from placing the huts on their piles, through the development of the heating system, to the construction of the dining hall and the communal living room, or rather house, which was all made out of wood and had a table-tennis table, a piano and a drum set - a dream come true! There were also two pools, or rather one little covered one in the centre of the huts, and another open air swimming pool just at the edge of the camp, exactly 62 "barefoot-in-the-snow" steps from the bottom of the wooden staircase. Since any slip-ups on the way to or from the pool represented a potentially fatal thermal shock to the body, and our feet were already having a hard time putting up with the experience, we broke all the records for speed and balance during our temperate outings to the pool and back! But it was so nice to bathe between four walls of snow whilst watching our Russian friends' motorised paraglider curving around in front of the snowy slopes, tinted pink by the setting sun...On the second day we were put down on one of the peaks that towered above the base. The sea was visible in the distance and there were bear tracks in the snow at the summit - we put our boards on immediately, just in case we had to make a quick escape! We rode gently back down to the base, between the cliffs and trees that make this area one of the most beautiful, and best adapted to snowboarding that we'd ever encountered until now. The forecast predicted bad weather and the helicopter returned to the base, promising that it would be back for Labour Day on May 1st, when we would meet up with the other Russians from the club at the base...We spent the next three days having table-tennis contests, playing concerts on the piano and drums (much to everyone's dismay), reading, visiting the mine (where it must be at least 60 degrees), watching Brett build and ride a big quater, going for little snowshoed walks, and swimming. At last the helicopter came back, bringing 25 members of the club, men, women and children, all of whom loved the mountains, and adored partying even more! We got to know one another during the day, had a big meal washed down with generous amounts of all sorts of vodka and beers, and then had a big party with the sounds pumped up full blast, playing Axel's records, along with some really excellent Russian punk bands like Grajdanskaia Aborona (Civil Defence) and Volasotoie Steklo (The Hairy Window). Everyone went to bed late, and Serge was disappointed because the entrance to the mine was locked, which is not cool when you really want to go there at four in the morning...Surprisingly enough, we had a pretty hard time getting up the next morning, but we managed to drag ourselves into action by 10 o'clock, and we left for the Mutnovsky volcano, which has the biggest crater to be found in the whole of Europe and Asia. Riding down the mountain was a bit bizarre, the snow was great and we were heading straight for the middle of the crater, where the sulphurous smoke seeped out, but we couldn't see any way out. We seemed to be going down into a sort of enclosed circle, with only a little blue glacier and some yellow slopes (due to the sulphur deposits), for company. The gully that led out of the crater was actually hidden behind the columns of asphixiatingly smelly steam which we went past as fast as possible, only to find ourselves in front of some thermal springs which were boiling away at about 400 degrees, and which were the source of these beautiful, if odorous spires of smoke. Luckily the wind was on our side. We went back to the helicopter once again and it dropped us off on the edge of the Gareliy crater for a quick look at the parachutists who were setting down inside the volcano, before we went back to the base to get our belongings together. We were leaving for Petropavlovsk that night and then for Moscow the following day. We kept our snowboarding gear with us however, so that we could have one last ride on the slopes that run into the ocean. The sun was nearing the horizon, Velukinskaia Bay was taking on the colour of fire, and the mountain slopes were reddening as we rode right down to the helicopter which was waiting for us on a little beach at the bottom.
Moscow seemed different, it was warmer, the snow was gone, and there were a lot more people around. It seemed as though everyone had woken up! Anatoli took us off to the market, where you can find all sorts of chapkas, icons, dolls and Red Army uniforms, and where you can't get away with going for a piss on the waste ground. It was when doing exactly that, that I got a fine which started at $10, went up as high as $100, and ended up at $40, after the intervention of our Russian friends. But hey, the police have to live too, even if it is this way, and it didn't stop us from finding some nice Russian caviar, and some even nicer vodka.
Land of extremes, from the temperatures to the beauty of the landscapes, from the kindness of its inhabitants to its multitude of problems, from the vastness of its size to the impossibility of finding anything without a competent guide, Russia remains a very special little continent where everything is different, and that is what made this journey into one of the most amazing trips ever!In picture:
Sakaev, the pilot: an honest and extremely competent guy with 18000 hour of flight under his belt. However, the price per hour did go up by $150 just two weeks before we got there.
Volodia Chevstv, guide and vulcanologist: An independent type, who is mainly interested by volcanoes, mountains and his club. He takes absolutely no interest in politics.
Vitaliy, shopkeeper, hunter and fisherman: he runs a little climbing and mountaineering shop. He's a Mr Resourceful with the gift of the gab, and he's missing the tip of his little finger. As a general rule, the most thing to most people in Russia is materialism.
Andreï Makin: "There are three things that are important to the people of Vladivostok: taïga, gold and gulags. For the people of Kamtchatka. it's the ocean, caviar, and the nuclear submarine bases."
The Journey:
There is a twelve hour time difference between France and Kamtchatka. Three hours between Paris and Moscow, which is a three and a half hour flight, and nine hours between Moscow and Petropavlovsk, which is a nine hour journey on the Orient Avia direct flight.
No-one speaks English there, so a guide is indispensable:
Anatoli Vlassov in Paris, Tel: (1) 45 05 18 89. Fax: (1)